Les différences entre Supervision / Analyse des Pratiques / Régulation d'équipe

« Il est très difficile de savoir que faire quand on n’a pas de temps pour penser.»

W.R Bion

Il est troublant de constater que ses différentes pratiques soient, dans une grande majorité, confondues. Non la supervision n’est pas l’analyse de pratique, qui n’est pas une régulation d’équipe qui elle-même n’est pas une session de formation !

Mon expérience m’engage à penser d’ailleurs que ses pratiques sont moins confondues que pensées comme équivalentes. Or chacun de ses champs possède ses attributs propres ; qui partent d’un besoin singulier pour répondre à des objectifs bien particuliers.

Qu’il existe des va-et-vient entre supervision et analyse de pratique est obligatoire. C'est même riche car cela fait partie du travail que de discerner ce qui  in fine « vient de soi » ou alors « est causé par l’autre ». L’auteur n’est pas forcément le commanditaire. Et vis-et-versa.

Cette tension dynamique doit être présente dans l’esprit de celui qui écoute. Et il n’est pas rare d’ailleurs que d’une demande initiale de supervision l’on s’oriente, selon le matériel amené, vers une reprise de cure classique. Ou alors que d’une demande d’analyse de pratique professionnelle l’on « tombe » dans une supervision. Aucun dispositif ne tient par lui-même sur le mode du « clé en main ». Sa cohérence, au contraire, s’incarne dans la possibilité de son réaménagement.

J’ai ici en tête le cas d’une travailleuse sociale qui au départ ne souhaitait travailler « que ses gestes professionnelle. Parler non de moi mais de l’institution ». Assez rapidement elle en est venue à la conclusion qu’elle ne parlait que de son intimité propre et de comment elle était personnellement impliquée dans son activité.

La demande initiale nécessite donc d’être bien travaillée en amont. Alors seulement l’on ne confondra plus supervision, analyse de pratiques, régulation d’équipe et formation.

 

Soutien et accompagnement des équipes à Paris et dans le Val d'Oise

Demande initiale et pratique correspondante

A titre d’exemple, non exhaustif bien évidemment, prenons le tableau suivant :

     Demande initiale      Pratique correspondante
  • Un psychologue en début de pratique institutionnelle se sent en difficulté avec son positionnement. Il a dû mal à poser son cadre vis-à-vis de ses collègues comme de ses patients ce qui rejoue chez lui des thématiques encore mal élaborées
  •      Supervision individuelle
  • Une éducatrice spécialisée dit « perdre le sens de son métier ». A la faveur de la création d’un groupe à médiation thérapeutique elle souhaite « ne pas se louper » en élaborant un cadre cohérent pour donner du sens à ses interventions professionnelles.
  •      Analyse de pratiques professionnelles
  • Une équipe enseignante est en grande difficulté avec une de leurs collègues qui « maltraite les élèves ». Elle a l’impression de ne pas être soutenue par le directeur et les arrêts de travail se multiplient…
  •      Régulation d’équipe
  • Une clinique psychiatrique se rend compte que de plus en plus de patients diagnostiqués bipolaires sont hospitalisés chez eux. La direction souhaite mettre en place un cycle de formation à destination de son personnel sur le thème de la bipolarité.
  • Formation

 

Supervision, analyse de pratiques professionnelles, régulation d’équipe : rien d’obligatoire mais fortement nécessaire pour tous ceux engagés dans la relation d’aide.

Parce que écouter et prendre soin de personnes en souffrance n’est pas comparable à une gestion des stocks, il est fondamental pour les professionnels de la relation à l’autre d’avoir un espace de réflexion sur eux-mêmes. « Remplis d’abord ton tonneau et tout ce qui déborde sera pour les autres » nous dit le proverbe ! Si les journaux titrent à loisir sur « l’usure des soignants » ou le « mal-être enseignant » ce n’est pas pour rien. Toutes les études récentes montrent qu’exercer un métier de relation d’aide est une donnée de vient augmenter de façon significative le risque de burn-out ou d’épuisement professionnel.

Pas de panique pour autant : si travailler en contact avec le patient ou l’usager épuise, par la souffrance ou au contraire par l’inertie rencontrées, la supervision joue le rôle d’alimentateur de désir, de circulation signifiante. Recourir à un regard extérieur permet de gagner confiance en soi par l’expression des ressentis diverses dans le but d’asseoir son « centre de gravité » professionnel.

De façon plus directe j’aime à penser mon action d’accompagnant comme une aide à « trouver son style ».

Comme dans l’art – car nos métiers relèvent plus d’une praxis que d’une technè. Un style n’est pas meilleur qu’un autre. Ce qu’on lui demande c’est d’être unique, identifiable, assumé. Nous avons tous une façon différente d’appuyer sur le pinceau ou de mélanger les couleurs. Un psy n’est pas meilleur qu’un autre, telle méthodologie n’est pas plus recommandable qu’une autre. Chacune est, par contre, plus ou moins bien adaptée à la personne qui se présente en face de nous. C’est ce que l’on appelle communément le « feeling » ; cet inexplicable du lien à l’autre lorsque « quelque chose » se passe et apparaît. Non pas seulement connaître l’autre mais le rencontrer.

 

Tarif

Chaque demande est individuelle. Chaque institution a sa réalité propre (symbolique et financière). Un premier entretien sera l’occasion de cerner au mieux les besoins et aboutiera a un premier devis.