Psychologue éco-anxiété Paris

Vous êtes éco-anxieux? A quoi peut vous servir un psychologue?

psychologue éco-anxiété Paris, psychologue solastalgie Paris, thérapie pour éco-anxieux

« Eco-anxiété », « solastalgie », « souffrance écologique ». De quoi parle t-on ?

S'il en était encore besoin, la crise du Covid 19 nous a violemment rappelée à notre condition de mortelle. Avec son lot d'angoisses et d'incertitudes j'ai depuis vu défilé à mon cabinet un profil de personne un petit peu différent. En effet ces personnes n'étaient pas "malades" mais "lucides"...Et puis un jour une patiente me demanda si je connaissais l'éco-anxiété. Depuis je me suis formé, farouchement tant la question m'a interpellé aussi bien professionnellement que humainement.

Qu'est-ce que l'éco-anxiété?

Un effort de définition s’impose. Rarement un phénomène nouveau aura donné lieu à autant de termes différents. S’ils ont tous en commun de mettre l’accent sur les résonnances psychologiques produites par la catastrophe climatique en cours, ces termes méritent d’être abordé séparément. Car ils mettent chacun l’accès sur une dimension particulière.

L'éco-anxiété

C’est la notion que l’on retient le plus. Car elle est catchy (c’est aussi la notion la plus ancienne). Elle née sous la plume de la journaliste Lisa Leff dans les années 90 qui l’a utilisé pour la première fois, dans un article où elle évoquait l’inquiétude relative à la pollution dans la baie de Chesapeake (Australie).

L’éco-anxiété désigne la peur du futur du fait du changement climatique et de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. A. Desbiolles insiste elle sur « les réactions émotionnelles que l’on peut avoir face aux désordres du monde »[1].

Précisons que ce terme n’est pas encore officiellement reconnu c’est-à-dire pas encore défini médicalement.

L’American Psychological Association décrit l’éco-anxiété comme « une peur chronique de la catastrophe environnementale ». Certains psychiatres l’assimilent à un traumatisme anticipé ou à un « stress pré-traumatique » : « quelque chose de terrible » n’est pas encore arrivé mais « ce terrible » va arriver. Et ça va faire mal ! Nous parlons donc ici d’une souffrance prospective, déclenchée par une projection vers l’avenir et en lien avec la prise de conscience écologique. 

C’est le rapport à la temporalité qui est ici décisif : l’héritage freudien qui suppose que l’essentiel d’un trouble se joue dans le passé semble signer là son arrêt de mort ! Car avec l’éco-anxiété ce n’est pas tellement le passé qui pose problème mais bien l’impossibilité de pouvoir se projeter dans le futur de façon serein. Alain Braconnier parle, lui, d’une « mélancolie du futur »[2]. Ce « vague à l’âme » engendrerait selon l’auteur une vision très pessimiste de l’existence. Elle proviendrait d’un ressenti d’impuissance face à un avenir de plus en plus incertain et qui nous laisse sans possibilité de maîtrise. 

 

[1] A. Desbiolles, L’éco-anxiété : Paris, Fayard, 2020.

[2] A. Braconnier, La peur du futur : Paris, Odile-Jacob, 2019.

La solastalgie

La solastalgie renvoie à la douleur de perdre son habitat, son refuge, son lieu de réconfort. Souvent confondu avec l’éco-anxiété, la solastalgie insiste sur la temporalité de l’expérience qui est faite par la personne, plus que sur les symptômes de la souffrance psychique. Pour l’éco-anxiété c’est la projection vers l’avenir qui génère les troubles alors que la solastalgie provient d’une expérience directe de désolation et de perte faite dans un environnement. La détresse est prospective pour l’éco-anxiété, elle est rétrospective pour la solastalgie.

Forgé par Glenn Albrecht en 2003[1], le néologisme de solastalgie est la contraction de sōlācium (consolation, réconfort) et de nostalgie. Observant les fermiers de la vallée de l’Hunter en Australie dont la vie changeait radicalement du fait de l’exploitation d’une mine de charbon à ciel ouvert, Albrecht théorise le lien entre la perte d’un environnement connu et apprécié et une souffrance psychique nouvelle. Ainsi là où la nostalgie renvoie à la tristesse provoquée par un lieu aimé que l’on a quitté, la solastalgie désigne les ressenties négatifs vécu dans un environnement actuel.

Par exemple moi je suis Breton et en tant que Breton lorsque j’ai vu cet été les monts d’Arrée brûlés et bien je me dis qu’il y a là un sérieux problème ! Les feux de forêt en Bretagne lorsque j’avais 5 ans n’étaient pas vraiment envisageable ! Je me suis forgé avec un lieu sécure comme point de référence (la Bretagne) et aujourd’hui il est atteint. C’est ça la solastalgie.

 

[1] G. Albrecht, Les émotions de la terre : LLL, 2021.

A partir de quand peut-on dire que l'éco-anxiété devient pathologique ?

Soyons franc : il n’y a rien d’anormal à être inquiet face au devenir sombre de notre maison commune. Cela est sain et vient simplement poser que vous êtes sorti du déni en prenant conscience du problème et de ses enjeux. Concernant l’éco-anxiété la question devient subtile au regard du caractère inédit de la menace qui, s’il elle est déjà là, n’a pas encore livré tous ces effets (la guerre de l’eau, les réfugiés climatiques par millions, la sécurité alimentaire mondiale menacée etc…) Citons à nouveau A. Desbiolles : « dans le cas précis des changements climatiques, dont on sait que les conséquences seront graves et réelles, quelle est la juste mesure ? Le stresseur est-il inhabituel mais légitime ? Qui peut en juger ?»[1]

Sans surprise, les plus touchés sont les jeunes des pays développés. « Les trois quarts des 16-25 ans, jugent le futur effrayant » selon une étude réalisée par la revue The Lancet Planetary Health. Selon cette même recherche 45 % des jeunes sondés affirment même que l’éco-anxiété affecte leur vie quotidienne et plus de 84 % d’entre eux sont « au moins modérément inquiets en raison du changement climatique ».

En France, l’enquête réalisé par C. Schmerber, psychopraticienne et autrice du site www.solastalgie.fr, corrobore et complète ces chiffres[1].


[1] A. Desbiolles, op.cit.

L'éco-anxiété : un effet de mode ou une nouvelle pathologie ?

Force est de constater que le thème de l’éco-anxiété s’affiche partout en une de la presse comme le « nouveau mal du siècle »[1]. Avons-nous à faire à un effet de mode ou à une nouvelle pathologie ? Ce qui m’intéresse ici de comprendre c’est si l’éco-anxiété est une anxiété « à part » des autres formes d’anxiété.

Si la réponse est oui alors nous autres cliniciens devons en tirer les conséquences et nous former spécifiquement à cette thématique. J’en veux pour preuve que plusieurs patients, lors de la prise d’un premier rendez-vous, m’ont explicitement demandé si j’étais « spécialiste de l’éco-anxiété ».

Ceux qui pensent que la réponse est non arguent du fait que de l’anxiété c’est de l’anxiété. L’éco-anxiété serait « simplement » un trouble anxieux qui se poserait sur la question climatique. Et le traitement adéquat d’un patient éco-anxieux serait d’insister sur sa psychologie individuelle et non pas tellement sur une meilleure compréhension des marqueurs climatiques ou des moyens d’actions. Bref l’éco-anxiété est comprise ici comme un « effet de mode » un peu à l’image du burnout professionnel qui en réalité serait une symptomatologie dépressive somme toute assez classique qui se déclencherait par une souffrance au travail.

Sur cette question F. Lordon est sans appel. L’éco-anxiété ne serait pas simplement un effet de mode mais « une connerie néolibérale » qui ne serait là que pour « dépolitiser » un problème majeur en le « psychologisant »[2]. Le vrai problème serait le suivant : 1% de la population détient 99% des ressources mondiales. Selon lui l’éco-anxiété serait une notion fabriquée par les puissants pour noyer le poisson. Vous voulez agir pour la planète ? Et bien mettez à bas le système capitaliste qui de façon structurelle pille et accapare les richesses[3]. Voici sa conclusion : « je ne suis pas éco-anxieux mais éco-furieux ». Cela a le mérite d’être clair.

C. Schmerber trace elle une troisième voix. A l’issu de son enquête elle en vient à éprouver « une certaine réticence à utiliser le terme d’éco-anxiété »[4] dans ma mesure où « plus de 83% des participants ont indiqué ressentir d’autres émotions que de l’anxiété » face aux changements climatiques ». Puis elle ajoute : « plus de 175 termes différents ont été utilisés pour caractériser cette dimension émotionnelle ». Comme les ressentis vont donc au-delà de la stricte question de l’anxiété, C. Schmerber se demande pourquoi l’on n’est pas fondé à parler dès lors « d’éco-colère, d’éco-tristesse ou encore d’éco-joie » ? Pour conclure elle se range derrière l’écopsychologue J.P Le Danff qui préfère utiliser le terme générique de « souffrance écologique »[5].

Pour conclure sur cela ce qui m’apparait comme étant le plus important est de ne pas « pathologiser » cette anxiété climatique. Non l’éco-anxiété n’est pas une maladie mentale. Nous tombons d’accord avec A. Desbiolles qui parle d’une « une réaction adaptative, normale face à une prise de conscience des enjeux environnementaux ». De son point de vue, « les personnes éco-anxieuses sont in fine les personnes rationnelles et lucides dans un monde qui ne l’est pas[6]».

 

[1] 1 article de presse mentionnait le terme d’éco-anxiété en 2018 pour 144 articles en 2021. Évaluation d’après des données Europresse.

[3] Pour ceux qui ne prendraient pas au sérieux les thèses d’extrême-gauche je rappelle ici que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré à la veille de la COP26 que : « notre modèle de développement est un arrêt de mort ». Est-ce si différent ? Je laisse le lecteur en juger.

https://fr.euronews.com/2021/10/27/climat-notre-modele-de-developpement-est-un-arret-de-mort.

[6] A. Desbiolles, op.cit.

psychologue éco-anxiété val d'oise, psychologue éco-anxiété Pontoise, psychologue éco-anxiété 95

Les manifestations cliniques de l'éco-anxiété : comment savoir si on souffre d'éco-anxiété ?

Les symptômes de l’éco-anxiété sont bien identifiés. Surtout lorsqu’ils décrivent le noyau du trouble anxieux qui entraine une perturbation profonde de la qualité de vie des personnes atteintes. Sont alors présent : angoisses, attaques de paniques, insomnies et cauchemars, pensées obsessionnelles, troubles du comportement alimentaire.

Ce qui est moins connu et qui est probablement plus pertinent c’est la palette très large d’émotions ressenties chez la personne éco-anxieuse.

En voici la liste non-exhaustive. A noter que certaines personnes vivront l’ensemble de ces symptômes tandis que d’autres éprouverons une palette plus restreinte.

  • Sentiment d’impuissance, de perte de contrôle : « il est déjà trop tard et ce n’est pas à mon niveau personnel que je pourrai changer les choses »
  • Sentiment de perte de sens : « à quoi bon se battre si la partie est déjà jouée »
  • Angoisse prospective : « A quoi ça sert de faire des enfants dans ce monde condamné »
  • Sentiment de tristesse : « je ne connaitrais plus jamais la neige à cet endroit du globe »
  • Sentiment de regret : « J’aurai pu changer mon mode de consommation plus tôt. Quelle perte de temps ! »
  • Sentiment de colère : « quand je vois les politiques qui parlent mais ne font rien j’ai des envies de meurtre »
  • Sentiment de « charge mentale » ou burnout du militant : « je suis en manif tous les week-ends plus la préparation des actions et l’alimentation quotidienne de la page Facebook de l’asso…En gros c’est toujours là en moi. Je ne décroche jamais ».

En fin de compte, comme dans tous processus traumatiques, il s’agit à chaque fois de la rencontre entre un évènement impactant (ici la prise de conscience de l’ampleur du problème) et une psychologie individuelle. De mon expérience clinique l’élément déterminant est à chercher du côté de la solidité des assises narcissiques[1]. Car l’éco-anxiété vient toucher la personne dans ses besoins primaires (comment me nourrir ? Où habiter etc…) J’en veux pour preuve clinique que les personnes souffrant d’éco-anxiété ont beaucoup de mal à se constituer une image mentale où ils se sentent « calme et/ou en sécurité ». Ce protocole, issu de la thérapie EMDR, consiste à aider le patient à s’appuyer sur une image mentale vers laquelle il peut revenir se protéger des émotions trop difficiles à appréhender. En particulier quand on entre dans « le cœur du réacteur » du trauma. Avec les patients éco-anxieux je remarque que chaque lieu qui pourrait être soutenant se trouve rapidement « contaminé » par tout un tas d’éléments anxiogènes qui rendent éminemment difficile l’instauration d’une « bulle » de sécurité. C’est pourtant le point de départ nécessaire de tous traitements psychologiques. Car sans un sentiment de sécurité bien installé et disponible, le travail thérapeutique

 

[1] Je renvoie ici le lecteur aux travaux de Winnicott sur ce qu’il nomme « le sentiment de continuité de l'existence ». La stabilité structurelle qui permettra à l'enfant de construire un monde intérieur et d'acquérir une identité propre dépend notamment de la qualité des soins maternels (« holding », « handling »).

D.W Winnicott, la mère suffisamment bonne, Paris, PAYOT, 2006.

 

Comment ne pas perdre pied face à l'urgence climatique?

Récemment une femme dans la trentaine se présenta à mon cabinet. Elle me parle de son éco-anxiété qui la paralyse. Puis elle m’annonce qu’elle a décidé : « je n’aurai pas d’enfants dans ce monde qui court à sa perte. C’est parce que j’aime les enfants que je n’en aurai pas. Puis elle ajoute dans un demi-sourire : « et puis un enfant c’est 59 tonnes de CO2 par an ». Elle souhaite se faire stériliser « mais les médecins ne la comprennent pas et ne veulent pas le faire ».

Pour ceux qui en douterait encore c’est bien dans leurs chairs que s’impriment la catastrophe vécue par les éco-anxieux. Face à la violence des symptômes il y a donc urgence à aider ces personnes à trouver des solutions concrètes pour aller mieux.

Je commencerai par pointer l’urgence de la déculpabilisation…en soulignant l’aspect d’abord positive de cette dernière. Se sentir coupable c’est ressentir le fait d’être comme « coupé » par un évènement traumatique : un bout du sujet est dans l’avant et l’autre dans l’après. Pour ma part je comprends cette « culpabilité climatique » comme une tentative, parfois désespérée, souvent douloureuse, mais toujours positive, de regagner de la maîtrise pour reprendre son destin en main. Pour ne pas être totalement déshumaniser, réifié, complètement soumis à un destin tragique. Prendre la faute à son compte, c’est sortir de cette passivité insupportable dans laquelle englue la prise de conscience écologique qui agit comme un trauma.

Concrètement, se déculpabiliser revient à pouvoir se dire que l’on fait « de son mieux ». Et d’accepter que oui, le changement individuel est une goutte d’eau dans l’océan mais que tous les plus grands voyages commencent par un premier pas[1]

Deuxième point : savoir reconnaitre ses émotions. Précisément les éco-anxieux ne supportent plus les mensonges ou les faux-semblants. Cette exigence de vérité il importe donc de d’abord se l’appliquer à soi-même. Je rappelle qu’« émotion » vient du latin « motio » qui signifie « mouvement ». Dès lors nos émotions, même négatives, sont ce qui nous met en mouvement en impliquant un comportement.

Reconnaitre ses émotions est LA solution qui rend possible de sortir de la rumination pour passer à l’action.  D’une part cela fait sortir de la passivité et d’autres part cela permet d’acquérir un esprit de combat. Alors on s’engage sans être décourager, on s’engage à plusieurs. Bref on est plus tout seul à souffrir dans son coin à ne se demander si « on n’est pas en train de devenir fou ». Gageons que c’est un véritable travail de deuil : accepter le pire tout en restant en paix et se dire que la vie continue. Eco-anxieux peut-être mais surtout lucide et donc climato-actif !

Troisième point : prendre soin de soi pour prendre soin de la terre. Avez-vous remarqué que notre corps est un écosystème très perfectionné ? Et que certains passent leur temps à lui administrer des substances externes (cf. la clinique des addictions). Je me rappelle d’une patiente prise dans une anorexie sévère qui, après un an de thérapie avec moi, a pris conscience qu’elle « détruisait son corps comme ils étaient en train de détruire la planète ».

Ainsi il nous faut apprendre à lâcher prise dans la confiance sans renoncer. Apprendre à vivre dans l’instant présent. S’informer c’est bien mais il faut savoir décrocher ! Retrouver le contact direct avec la terre ne peut se faire que par un retour au contact direct avec son corps. Se faire du bien, boire un verre avec ses amis, aller pique-niquer en forêt autant de plaisirs simples qui permettent de recharger les batteries pour repartir au combat. Cette fragilité que nous portons en commun – notre condition ontologique de mortelle- nous permet aussi de nous ouvrir et de sentir le monde.

Quatrième point : choisir ses combats. En thérapie un patient éco-anxieux se demandait quelles actions ciblées il pouvait mettre en place. Je le cite : « je sais que je ne peux pas tout faire alors il faut que je choisisse un combat à ma portée ». Ce patient décida, à la suite de F. Pichon, de s’engager sur la voie du zéro déchet[2]. Écoutons-le : « ce que j’aime avec le zéro déchet c’est que j’ai enfin l’impression de pouvoir maitriser quelque chose pour le bien de la planète. C’est un projet de famille fédérateur avec un résultat quantifiable et concret. Notre poubelle a fondue, on s’est fait de nouveaux copains militants et notre rapport au temps s’est modifié. Nous passons plus de temps ensemble et de meilleure qualitité".

 

[1] Comme exercice pratique vous pouvez prendre une feuille, tracer un cercle puis entouré ce cercle par un cercle plus grand. Dans le petit cercle vous marquez : « ce que je peux contrôler » et dans le grand cercle « ce que je ne peux pas contrôler ». Et ainsi vous aurez sous les yeux tout un ensemble d’actions pour agir à votre échelle. Par exemple dans le petit cercle : « je ne peux pas contrôler que ma banque utilise mon épargne pour financer des projets pétrophiles. Dans le grand cercle : « je peux changer de banque et rejoindre une banque solidaire et participative où je pourrai véritablement savoir à quelles fins sont utilisées l’argent de mon épargne. Car avoir son épargne dans les banques traditionnelles c’est doubler son empreinte carbone annuelle…

[2] F. Pichon, famille zéro déchet. Ze guide : Vergèse, Thierry Souccar eds, 2016.

A quoi sert un psychologue pour les éco-anxieux?

Le monde n’est pas à posséder mais à habiter et l'écologie n'est rien moins que "la poursuite de notre histoire commune".

En tant que psychologue avec les enfants, a quoi puis-je servir dans ce combat? Je reprendrai ici les idées directrices du plaidoyer du super festival du Grand-Bornard au bonheur des mômes. Je vous invite vivement à lire ce plaidoyer.

Les militants réfléchissent à quelle terre nous allons laisser à nos enfants. En tant que psychologue il me semble que ma place est de m'intéresser à "quels enfants nous allons laissé à cette terre" (selon l'expression de P. Rahbi).

La correlation est évidente entre prendre soin de nos enfants et prendre soin des ecosystèmes naturels. Si en France la plupart des enfants sont biens nourris certains sont affamés de liens, « mal nourris culturellement ». Pour le dire autrement plus nos enfants seront « bien construit psychiquement » c’est-a-dire suffisament assuré dans leurs assises narcissiques et plus ils pourront s'engager en faveur de la transition climatique.

Une psychothérapie avec un enfant c’est ça : une présence pleine et entière. Non pas être un écran qui captive, qui accapare, mais proposer un espace de co-construction via la narration.

Le rechauffement climatique repose sur des fonctionnements psychiques qui soulignent le pire chez l’être humain

  • Égoïsme exacerbé
  • Avidité de gain et de l’instinct de possession (plus de liens et moins de biens)
  • Sentiment de jalousie et angoisse de perte
  • Atrophie de l’entraide et de l’empathie

C'est pourquoi il nous faut militer pour une écologie intégrale qui nous invite à une véritable conversion au sens fort c'est-à-dire une véritable régénération de notre être. Trois pôles peuvent être dégagés pour cette conversion : rapport à la nature, rapport aux autres et rapport à soi. Si l'un de ses trois pôles n'est pas honoré alors la conversion est bancale. En effet, vouloir prendre soin des biotopes sans réussir à rendre soin de son propre corps n'est pas ajusté. 

Mais le meilleur existe aussi... Être ensemble et rire c’est ce que nous avons à faire de mieux en attendant la mort…Puissions-nous trouver les ressources et la créativité pour rester optimiste. Car nous sommes vivants. Si la situation est catastrophique nous n’avons pas le droit de baisser les bras. Nous le devons à nos jeunes  pour« préserver l’espérance ». Ce n'est pas "la fin du monde" que nous vivons mais "la fin d’un monde" dont nous ne voulons plus.